100 ans Belbases
Une page oubliée du colonialisme Belge en Afrique

La bataille de Tabora

Pendant la première guerre mondiale, lors de la bataille de Tabora (8-19 septembre 1916), la Force Publique dirigée par l'officier colonial belge, le général Charles Tombeur, vaincu l'armée allemande en Afrique orientale (Deutsch Ost-Afrika - aujourd'hui la Tanzanie).

En avril 1916, trois brigades de la Force Publique du Congo belge, dirigées par le général Charles Tombeur, entrèrent en Afrique orientale allemande. [4] [5] [6]
  • La brigade du nord dirigée par le colonel Philippe Molitor partit du nord du lac Kivu et captura le Ruanda .
  • La brigade sud dirigée par le lieutenant-colonel Olsen partit entre le lac Kivu et le lac Tanganyika et captura Urundi .
  • La troisième brigade, dirigée par le lieutenant-colonel Moulaert, était active sur le front du Tanganyika, combattant les troupes du général Paul von Lettow-Vorbeck.
    Von Lettow-Vorbeck avait une armée de quelque 3 000 Allemands et 11 000 guerriers et porteurs locaux.
    La brigade sud de Moulaert était composée de 8 000 soldats de la Force Publique, 5 000 porteurs et 100 chars à bœufs.

Le 28 juillet 1916, Kigoma, la plus grande base d'Allemagne sur le lac Tanganyika et le terminus de la ligne de chemin de fer qui passe par Tabora vers Dar es Salaam, tombe. [7]

Vient ensuite la bataille de Tabora. Le combat sera décidé le 19 septembre. Le capitaine Piers mène l'avant de la colonne de bataille et est le premier à atteindre Tabora. Il découvre 129 soldats de la Force Publique capturés, dont deux officiers blancs.
L'un d'eux a réussi à dissimuler un drapeau belge, qui sera hissé à la place du drapeau blanc que les Allemands avaient accroché à leur quartier général en signe de capitulation.

Le drapeau belge flottera au-dessus de Tabora pendant cinq mois, jusqu'à ce que la ville soit remise aux Britanniques le 25 février 1917.

Pendant la Première Guerre mondiale, les troupes sous commandement belge ont conquis des parties de l'Afrique Orientale Allemande jusqu'à Morogoro, à moins de 200 km de la côte de l'Océan Indien. Cependant, ce n'est que dans la partie la plus à l'ouest de la colonie, y compris Kigoma et son port, qu’ils installairent un gouvernement d'occupation, laissant le reste du territoire aux Britanniques. [18]

La guerre terminée, le dépeçage des ex-colonies allemandes va bien entendu avoir lieu, et la Belgique est décidée à prendre part aux discussions, en vue d'obtenir une rétribution équitable pour les efforts militaires et financiers qu'elle a engagés dans l'Est africain.

Curieusement, la Belgique n'est que peu intéressée par ses conquêtes dans l'Est africain. Elle est avant tout soucieuse de s'en servir comme monnaie d 'échange, contre un élargissement de sa porte de sortie de Matadi, par l'obtention d'une partie de la rive gauche du fleuve, occupée par les Portugais.

La Conférence de paix s'est ouverte à Paris en janvier 1919. Elle aboutirait au Traité de Versailles qui distingue les "Grandes Puissances", à savoir la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis et l'Italie, et les "Autres Puissances" y compris des pays plus petits comme la Belgique, le Portugal, la Serbie et la Roumanie.

La Belgique est tenue à l'écart des discussions sur les zones coloniales et réclame fortement lorsqu'elle apprend que les grandes puissances ont décidé de donner à la Grande-Bretagne un mandat sur tout l'ancien territoire est-africain de l'Allemagne et que la Belgique ne reçoit rien.

La Grande-Bretagne reconnait l'aide précieuse que la Belgique a apportée dans la lutte contre les forces allemandes et de nouvelles négociations sont reprisent entre les grandes puissances ainsi que des pourparlers bilatéraux entre la Belgique et la Grande-Bretagne.

Les résultats obtenus au cours de ces secondes négociations sont:
  • La Grande-Bretagne ne remboursera pas les frais encourus par la Belgique pour le déplacement de ses troupes et les réparations faites à l'infrastructure ferroviaire allemande, car elle a déjà soutenu financièrement la Belgique pour les frais de transport d'une partie de son armée.
  • La Grande-Bretagne s'oppose à aborder la question de la rive gauche du Congo, estimant que les répercussions diplomatiques enliseront complètement tout accord.
  • La Grande-Bretagne exige la reddition complète de la partie du Tanganyika libérée par les troupes belges.
  • En contrepartie, la Grande-Bretagne propose d'accorder à la Belgique la gouvernance des territoires du Ruanda. Après beaucoup d'insistance, la Belgique obtient qu'elle obtient également la direction d'Urundi .
  • La Belgique recevra également comme consolation des concessions commerciales aux deux extrémités de la ligne ferroviaire Dar es Salaam / Kigoma.

Un accord de principe fut conclu le 30 mai 1919, mais la signature finale de l'accord pris encore 2 ans.